Saisissement, par Zéphyr

Virginie Demont-Breton - Une surprise
Virginie Demont-Breton – Une surprise (1879) – provient de Sotheby’s

Place aux inconnus… Zéphyr est le nom de plume d’un poète amateur qui se présente ainsi :

Zéphyr est un poète entre 25 et 52 printemps, solitaire et sociable, zébré de doutes et d’espérances. Zéphyr écrit peu et ce peu lui sert d’exutoire à la douceur inassouvie, aux rêves sans lendemains et aux impulsions enfiévrées. Zéphyr passe en coup de vent dans la littérature, un vent régulier, éphémère et discret, le frisson d’un souffle dans les boucles puériles d’un sourire échevelé. Par crainte de s’enfermer dans le cadre d’un portrait, Zéphyr procèdera à une chinoiserie : s’il était un animal, ce serait un snark, un personnage littéraire Gwynplaine et un objet un encrier.

Le tableau de Virginie Demont-Breton lui a inspiré le poème suivant :

Saisissement
par Zéphyr

À genoux, belle ondine solitaire
Les eaux étroites portent ton reflet
Dans lequel le désir se désaltère
Ta chair, les ronces n’osent l’érafler

Fille de la nature au charme sylvestre
De ton front coule une cascade dorée
Petite Ève, ange des temps terrestres
Vêtue d’insouciance, oh fleur adorée

Il ignore, caprin pris de gourmandise
Tes lèvres grenat, ton ventre replet
Perdure, dans tes yeux plein de surprise
La douceur où le regard se complaît

Il en explique la genèse :

Le tableau de Demont-Breton a saisi mon regard plutôt que l’inverse, dans le sens où il m’a surpris par son innocente étrangeté. Malgré l’absence de berger et son cadre sylvestre, je lui trouve un air bucolique, sans doute faute de mot réellement approprié. La verdeur de la forêt sert sans doute principalement à rehausser les couleurs et les silhouettes des deux protagonistes de la scène, pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de lire cette œuvre comme l’illustration d’un improbable récit.

Comment cette petite fille, qui ne semble pas être une enfant sauvage, s’est-elle retrouvée en pleine forêt ? Et pourquoi cette chèvre auprès d’elle ? Pourquoi, entre toutes les plantes, le mâchouilleur vient-il brouter l’or de ses cheveux ? Captif de ces questions et charmé par cette vision, les mots vinrent comme le souffle sur les lèvres pour traduire l’impression de ce saisissement.

Source du poème : Rose Bonbon.

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